Génie civil et environnement : les nouvelles exigences

Qu’est-ce que le génie civil ?

Le génie civil est une spécialité principale de l’ingénierie, faisant référence à l’art de la construction, gros œuvre et second œuvre confondus. Il est notamment consacré à la conception, la création, l’exploitation, la maintenance et la réhabilitation d’infrastructures urbaines, publiques ou privées. Avec un large spectre d’application, le domaine du génie civil est le plus souvent réparti en cinq grands champs d’action que sont l’étude de structure, l’hydraulique, la géotechnique, l’infrastructure de transport et l’environnement.

Pour parvenir à la construction d’ouvrages d’art ou d’aménagement du territoire sécurisés et durables, le génie civil exige de fait des compétences techniques plurielles. Pour ne rien simplifier, l’avènement de nouveaux enjeux environnementaux a par ailleurs conduit à une mutation majeure du secteur. Désormais, les projets de construction doivent en effet s’aligner sur des critères précis pour minimiser leur impact. Génie civil et environnement : quelles sont donc ces nouvelles exigences à prendre en compte ?

Génie civil et environnement : les évolutions

Que ce soit pour de nouvelles infrastructures industrielles, de nouveaux ouvrages hydrauliques ou routiers, tout nouveau projet d’aménagement urbain doit s’inscrire dans une démarche écoresponsable. Les ingénieurs spécialisés dans le bâtiment et des travaux publics se doivent donc de penser leurs projets selon différents critères de durabilité.

Optimiser la conception des ouvrages

L’un des défis des architectes, bureaux d’études techniques et grandes entreprises du génie civil consiste à édifier des structures plus légères. Sans compromettre la faisabilité ou l’intégrité du bâtiment à venir, il s’agit de réduire ainsi la quantité de matières utilisée. De même, un calcul des structures pointu peut permettre de réduire les ressources nécessaires à la production des matériaux et d’avoir un transport bien moins énergivore.

Utiliser des matériaux de construction bas carbone

Béton bas carbone, gravier recyclé, lamellé-collé, fibre de verre, de chanvre ou de lin. Privilégier des produits locaux, recyclés ou à faible impact environnemental, tels que ceux-ci, contribue à la réduction des émissions liées à la production des matières elles-mêmes. Sans pour autant nuire à la résistance des matériaux, leur usage permet ainsi de préserver les ressources naturelles.

Recourir à des méthodes de transport et logistique efficaces

Minimiser son impact environnemental peut, en la matière, prendre la forme de stratégies diverses :

  • optimiser la planification des itinéraires et horaires de livraison ;
  • combiner différents moyens de transport pour favoriser le plus judicieux ;
  • utiliser une flotte de véhicules écoresponsables ;
  • mettre en place un système de logistique inversée, de façon à réexpédier les matières excédentaires vers leur point d’origine plutôt que les jeter ;
  • opter pour des emballages durables ;
  • former aussi bien le chef de chantier que chaque membre de l’équipe aux bonnes pratiques ;

Intégrer les énergies renouvelables au chantier

La construction d’un ouvrage requiert inévitablement des ressources pour alimenter les divers engins de chantier. Utiliser une énergie renouvelable, à l’instar du solaire photovoltaïque, de la biomasse, de la géothermie ou de l’éolien, peut justement réduire la consommation d’énergie nécessaire.

Gérer l’évacuation et le recyclage des matériaux de construction

En adoptant une gestion de production pointue à chaque étape, l’industrie du génie civil peut jouer un rôle actif sur les questions environnementales. Dimensionnement des justes quantités à la source, volume de déchets générés, techniques de collecte et d’évacuation ou encore recyclage sont en l’occurrence autant de leviers qu’il est possible d’actionner.

Employer des techniques de construction durable

Pourquoi ne pas construire des bâtiments fonctionnels, parfaitement sécurisés et respectueux en faisant le choix de méthodes à faible impact environnemental ? Certaines techniques, à l’image des constructions passives, des bâtiments modulaires ou des toitures végétales s’inscrivent parfaitement dans ce cadre.

Évaluer le cycle de vie

Une conduite de travaux responsable ne se borne pas à la fabrication. Elle doit également tenir compte d’autres étapes survenant en amont, mais aussi, comme la démolition potentielle de l’édifice, en aval. Combien de décennies est-il supposé vivre ? Comment faudra-t-il l’entretenir ? Qu’adviendra-t-il de lui après ? Calibrer le cycle de vie d’un ouvrage est primordial pour aligner à la fois les intérêts économiques et la protection de l’environnement.

À l’heure du développement durable, génie civil et environnement semblent être inexorablement liés l’un à l’autre. Choix des matériaux, exécution des travaux, gestion des déchets… ces préoccupations nouvelles tendent à devenir les fondations indispensables à tout ouvrage. Ce n’est en effet qu’en intégrant ces exigences environnementales dans les sciences et techniques de l’ingénierie qu’il sera possible de façonner un avenir plus respectueux.